mardi 22 avril 2008

L'espèce chez les sureaux

Qu'en est-il pour les sureaux où il y a même des différences dans le nombre de chromosomes , le plus souvent 36 mais parfois 37, 38, 40 et même 72 !
Les sureaux ont été classés dès le début du 20è siècle, par Schwerin, en trois sections. Ces sections permettent de rassembler des sureaux qui sont très proches génétiquement sans aucun doute, mais pas au point de former obligatoirement encore une seule espèce. Je n'en voyais plus trace dans les écrits récents mais on en parle de nouveau pour la classification phylogénétique et cela permet de les décrire de façon simple.
Je crois que certains confondent la notion de Section, des sureaux génétiquement proches et se ressemblant, comme le cheval et l'âne, et la notion d'espèce, des sureaux capables de donner des hybrides fertiles.
Le désir de réduire drastiquement le nombre d'espèces a conduit à des absurdités avec, entre autres, la confusion entre la notion de Section et la notion d'espèce. J'en parlerai pour chaque sureau concerné lors de sa description mais je vais donner tout de suite un exemple que je crois évident.
Le sureau du Pérou, Sambucus peruviana, a 72 chromosomes et il est considéré par certains comme une sous-espèce de Sambucus nigra qui a 36 chromosomes. C'est probablement un tétraploïde qui a ensuite évolué tout seul dans ses montagnes. S'il peut donner avec nigra un hybride, cet hybride sera triploïde donc stérile. C'est d'ailleurs de cette façon qu'on cherche à obtenir artificiellement des fruits sans pépins, en particulier chez les agrumes. Donc nigra et peruviana ne peuvent former une même espèce. Par sa tétraploïdie peruviana s'est exclu de l'espèce nigra, quelle que soit sa ressemblance car ils ont les mêmes gènes, sauf quelques mutations peut-être depuis des siècles.

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