samedi 19 juillet 2008

Les aventures du vieux sureau

Son histoire peut illustrer, de façon caricaturale, le mode de croissance des sureaux noirs en dehors de toute intervention humaine.

Je l'ai connu en 1971 et il paraissait déjà très, très vieux. Il avait sans doute quelques dizaines d'années et avait vécu sur ce terrain de sable pur, donc très sec et très pauvre, sans aucune aide, ni arrosages ni engrais. Je n'ai pas de photo de cette époque mais j'en ai retrouvé une de 1993, soit plus de 20 ans plus tard :




La présence du chat permet d'estimer l'épaisseur du tronc qui a une position très oblique. Sur ce tronc il part des branches verticales et une branche tout aussi verticale part d'un bourgeon de la base.

Peu après cette photo ce gros tronc s'est rompu à environ 1m50 de hauteur à cause du poids de la ramure. Il a refait un tronc à partir de la branche de la base qui a rapidement grossi.

Ce deuxième tronc a cassé. Il en a refait un troisième avec la base du tronc et une branche située à 50 cm du sol. Et, encore 15 ans plus tard il s'accrochait toujours à la vie, pas une seule année sans fleurs.

Ce troisième tronc, déjà très épais a été abattu, couché à terre et à moitié déraciné, par un coup de vent cet hiver :




J'ai marqué par des étoiles blanches les éléments principaux. L'étoile de gauche montre une jeune branche partie du collet qui deviendra sans doute le quatrième tronc. L'étoile du milieu en bas montre le troisième tronc, vivant, complètement couché au sol. La grosse étoile plus haut montre le deuxième tronc mort depuis longtemps. L'étoile de droite montre la plus grosse branche qui part du tronc couché au sol.

Le 16 mars, lorsque je suis allée avec une tronçonneuse dégager le chemin sur lequel il était tombé, j'ai vu à temps qu'il était toujours vivant, les branches faisaient pousser leurs jeunes feuilles.

Voici une photo en mai d'un beau corymbe en fleurs :




Aujourd'hui il a des quantités de fruits verts prometteurs.

Je le laisse faire et j'admire. Quel bel acharnement à vivre.

Bien sûr cela se produit sur un sureau jamais taillé. On peut maintenir un sureau sous forme de buisson dense, et sans casse, si on taille régulièrement les branches trop horizontales, comme on le fait pour les arbres fruitiers.

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